Du haut de la Canterra, une vue splendide sur la mer puis nous apercevions le village Molina et face au garage Navarro, les vestiges de l’ancien stade de football, qui n’existe plus, tracé perpendiculairement à la route qui mène au Plan Deux, et un petit bâtiment, les vestiaires, sur lequel il était écrit les initiales du club, se sont effacés du décor pour laisser voir d’autres maisons et bâtiments particuliers. C’est dans ce stade que le Club Sportif Beni- Safien a évolué et jouait les matchs officiels et officieux ou d’entrainement, lorsque nous étions gamins, nous y jouions souvent.
En face, c’est le boulevard Kadri Kaddour qui se prolonge jusqu’à la route d’El Ançor, par où pénètre les automobilistes venant du Plan Deux, du quartier du filtre ou même d’Oran ou de Ain-Temouchent, c’est pour ça que le boulevard avant sa baptisation était appelé la route de Temouchent, en passant sous un pont minier qui soutenait les rails du petit train à wagonnets de la mine pour déplacer le minerai jusqu’au port.
Après le pont, un escalier qui monte vers les HLM, où nous avions habité avec les parents depuis 1966, Sidi El Mekhfi, la mosquée, l’ex Eglise, la brigade de la gendarmerie, les écoles, le quartier du «Filtre [1]». Les anciens de ce quartier se souviennent, certainement, des courses des «roulifates», il s’agit, en fait d’une petite carriole composée d’une planche en bois où sont fixés deux roulements à billes aux extrémités arrières et une espèce d’essieu fait d’une petite planchette transversale équipée d’un gros roulement à billes au centre. Ces courses se déroulaient généralement en équipes de deux et plus. Qui arrive le premier, le héros, l’audacieux, des courses mémorables mais souvent dangereuses quand l’un des concurrents est renversé.
Encore un souvenir d’enfance, la fouille de la décharge, elmazbala, en arabe devenue par déformation phonétique ezzoubia, à la recherche de quelques objets utiles enfouis, vieux vélos pour arracher les cerceaux et en faire un objet roulant non identifié (ORNI) et les faire glisser à l’aide d’un gros fil de fer , sans les faire tomber sur le bord de la route, des trottoirs, en tentant des tracés plus compliqués …
Je suis toujours au quartier du Match, on l’appelait comme ça, à cause de sa proximité du stade, mais dans le boulevard Kadri Kaddour, après le pont, le premier immeuble, un bâtiment avec un étage qui a servi de caserne des pompiers, à l’origine un ancien garage de mécanique générale appartenant à Navarro qui a donné, jusqu'à une certaine date, son nom à la rue qui descend au marché hebdomadaire, le souk, par la cité Mimouni Lahcène, ex Village Molina.
En traversant la Cité Mimouni Lahcène, beaucoup de nouvelles maisons jusqu’à la pente goudronnée qui nous dirige au Village Carton, moi, j’ai toujours pensé que c’était Carteaux [2], mais je reste sceptique à toutes les suppositions jusque-là avancées mais non motivées.
Texte inspiré du récit de M. Paul Giudici, Je me souviens … Béni-Saf, France, 2003
Texte inspiré du récit de M. Paul Giudici, Je me souviens … Béni-Saf, France, 2003
En voici une photo de ce quartier en 1910…
Ecrit le 24 décembre 2015 20:33
[1] Quartier du filtre : c’est
là où se trouvent les installations de filtrage des eaux des châteaux d’eau
potable alimentant la ville.
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