à partir de la prestigieuse école des mousses, en son temps, qui a fourni à la pêche les meilleurs marins, sous la houlette de M. Dragutin, et la pêcherie, anciens bureaux de l’Office Algérien des Pêches, ou si vous préférez de l’OAP, juste après les docks silos, commence ma promenade sur ce beau boulevard de la Plage du Puits, bordée de palmiers et de belles villas et demeures, autrefois, idylliques, l’une après l’autre, séparées , à intervalles, par des petit passages, des abris précieux aussi, je n’en dis pas plus … Il y avait même un ou deux cafés terrasses ombragées, directement sur le sable, très fréquentées, qui animaient la plage : c’était le rendez-vous de la jeunesse de l’époque.
La Plage du Puits, débute, ainsi, à l’est, soutenue par le port et se terminait à l’ouest en se heurtant au flanc du promontoire de Sidi Mohamed au sommet duquel est perché le fameux Hôtel Siga, qui a fait couler beaucoup d’encre, à une certaine époque. En dessous, l’aquarium, un mémorial de la biologie marine, au temps où on s’en occupait, plus maintenant, gardée dans l’eau, par deux rochers, de renommée bénisafienne, le crapaud et le chameau, qui tirent leur nom de leur aspect semblable à ces bêtes.
Au milieu de la plage, la Tour, une structure cylindrique, comme son nom l’indique, disparue, aujourd’hui, par la montée des eaux, à proximité de laquelle était installée une grande esplanade à l’occasion des fêtes du 15 août ou fêtes des plages.
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La Tour de la Plage |
Déserte un bon bout de temps, la plage se métamorphosait, comme par un coup de baguette magique, en un lieu féérique … à cette occasion, un soin particulier est apportée au pavoisement de la ville et à sa décoration.
De la kermesse et du légendaire mât de cocagne[1], des jeux en tous genres, en passant par le cyclisme, les forains, des réjouissances qui ne se terminaient pas sans des soirées de galas musicaux animés par de grands ténors de la chanson algérienne et marocaine, sans oublier les Caïmans, un groupe formée par les frères Baba Ahmed de Tlemcen, Rachid et Fethi, les Studients, aussi se sont remarqués par leur mélodie et les remix des chansons de l’époque qui impressionnaient la jeunesse branchée à la pop music des belles années 70 et faisaient danser la people’s beat de ce temps-là. Les cérémonies duraient presqu’une semaine jusqu’à l’arrivée des vendanges.
En survolant, à travers, ma balade, l’environnement dans lequel nous avons vécu et nous vivons encore, avec, souvent moins de bonheur, ma mémoire n’est pas sans faille, beaucoup de ces images décrites, sous forme de répertoire et de répétition lassantes datent de la période post indépendance, elles peuvent être imprécises ou incomplètes.
Ne m’en tenez pas rigueur et excusez-moi de tout oubli. J’ai dû faire appel aussi à mes aînés qui ont pu se rappeler difficilement de certains souvenirs qui reflètent ce qui leur reste en esprit. J’ai tenu aussi à ne pas citer les noms de personnages, repères de cette ville, vivant encore ou qui ne sont plus de ce bas monde, qui ont beaucoup fait pour cette ville.
Texte inspiré du récit de M. Paul Giudici, Je me souviens … Béni-Saf, France, 2003
Texte inspiré du récit de M. Paul Giudici, Je me souviens … Béni-Saf, France, 2003
Ecrit le 25 décembre 2015 20:20
[1]
Le mât de cocagne est un jeu traditionnel populaire qui consiste à grimper en
haut d'un poteau pour attraper un ou plusieurs des objets qui y sont suspendus.
Superbes souvenirs des années 70 inoubliables
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