Depuis ma naissance j’ai toujours vécu à Béni-Saf, ma costa del sol, au rythme de ses temps forts, de sa tranquillité et de ses crises, parfois. J’ai toujours aimé cette ville ….
A la vue de cet amphithéâtre superbe débouchant sur une côte pittoresque tourmentée de lignes brisées, de promontoires et de caps, le voyageur découvrira le Port et les vestiges de cette cité minière depuis plus d’un siècle. Les embarcadères et les quais où se côtoient, les uns contre les autres, les bateaux et les barques qui tanguent sur les eaux ondoyantes de la darse sous un soleil de plomb. Aucun n’est insensible au spectacle de cette rade, un havre de paix, et de ces embarcations dont les mâts s’agitent aux remous des vaguelettes. Même en hiver, le Port de Béni-Saf reste certainement une découverte pour ce voyageur qui ne manquera pas d’observer une activité incessante : la révélation d’un univers humain attestant d’une diversité de paysages et de nuances, de langages et d’expressions.
De loin, nous apercevons les feux tournants du phare, érigé depuis la construction du Port en 1880, derrière lequel apparaît le cœur de la ville dans toute sa beauté aux regards ravis du visiteur.Le long du boulevard Larbi Ben Mhidi jusqu’au boulevard des bons camarades, comme on l’appelait dans le temps, nous parvenons sur les hauteurs de la Ville par la place Mohamed Khemisti à Sidi Boucif. La mosquée est une ancienne église. À l’hôpital, encore célèbre dans toute la région par son organisation et son efficience, s’ajoutent comme dans toutes les villes coloniales de l’Algérie, le marché, un beau jardin public, une salle des fêtes qui se délabrent dans l’indifférence générale.
Malgré tout, la ville offre un aspect encore attachant car, avant tout, c’était en son temps, une petite perle de la méditerranée, un lieu chargé d’histoire.
Le mont Skouna modérément élevé se dresse derrière la ville et scrute du haut de son toit le panorama qu'offre à la vue la beauté de cette cité singulière, telle est la perspective qui frappe le regard …